En se plaçant à un point de vue littéraire, on peut dire que, dès que le poète, par ses inventions déréglées, impose une mise en scène inconciliable avec les lois pourtant complaisantes de la perspective théâtrale, il fait oeuvre de poète épique, pour lequel la distance n’existe pas, et non de poète dramatique, qui doit se renfermer dans le lieu immédiat de l’action. Le théâtre de Victor Hugo. _Le Cid_ a par lui-même un effet représentatif considérable, mais Corneille ne s’est pas abandonné à la couleur locale; ses héros sont marqués de traits humains plus que particulièrement espagnols, sauf en ce qui concerne l’honneur. Confusion fréquente. Le goût du public, variable d’une génération à l’autre, se lasse peu à peu du même spectacle, et il lui semble, à tort ou à raison, qu’en introduisant quelque variété dans l’appareil théâtral, on pourra se rapprocher d’un idéal qu’en fait on n’atteint jamais. On peut aisément fournir des exemples qui mettront en relief cette double contradiction.